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Alcoolisme, maladie alcoolique: La souffrance de l’alcoolique

Compenser un mal-être
La souffrance de l’alcoolique s’accompagne de celle de l’entourage



Alcoolisme, maladie alcoolique: La souffrance de l’alcoolique




















Fille d’alcoolique pour le meilleur et pour le pire


« J’ai longtemps ignoré la signification de cette angoisse sourde, enfermée à l’intérieur de moi, compagne de ma vie. Rien n’arrivait à l’apaiser durablement. J’ai passé beaucoup de temps à la traquer, sur le divan mais aussi à l’aide de diverses techniques.

Un jour, un peu par hasard, j’ai rencontré les Alcooliques Anonymes et découvert les groupes qui gravitent autour : Al-Anon, groupe d’aide pour les proches, et Alateen pour les enfants. J’ai écouté, femmes ou  maris d’alcoolique, et aussi enfants d’alcooliques parler d’eux et de celui ou celle qui boit. Ce fut comme une révélation. J’ai reconnu mon angoisse, la conviction d’être seule à tout jamais, la difficulté à contrôler mes émotions lors des conflits, la préoccupation maladive du regard des autres.

Alors, je me suis souvenue de l’alcool et de ma mère qui buvait. Je l’avais parfois dit mais aussitôt banalisé pour que personne ne sache et, surtout, pour oublier. Oublier cette mère aimée qui chaque dimanche soir était « fin saoule », la langue pâteuse, avalant ses mots, incapable de s’occuper de nous. Cette mère qui, lorsqu’elle venait nous chercher à la sortie de l’école, parlait fort, faisait du scandale et nous faisait remarquer par tout le monde. J’ai compris sa souffrance et l’emprise de cette souffrance sur moi, sur ma vie.


La maladie de maman a toujours été dans la famille un si grand secret que je me demande encore en témoignant aujourd’hui si je ne l’ai pas rêvée. Personne n’en parlait, y compris mon père. Il y avait les disputes, les  problèmes, mais aucun mot, aucune parole. Un chaud et froid permanent, des périodes de tempête puis de calme, les jours pendant lesquels on espère et croit que tout cela va enfin s’arrêter. Et puis la rechute dont on se sent aussi responsable.


Dans ces paroles d’enfants d’alcooliques, j’ai compris la culpabilité de l’enfant qui ne sait pas pourquoi son parent boit et croit que c’est de sa faute. Son attente et sa croyance  qu’il peut changer les choses. Sa capacité à raconter des histoires pour protéger son parent.

Je ne me souviens pas quand cette attention s’est transformée en ressentiment, parfois en véritable haine, sans doute à l’adolescence, quand ma mère a commencé à s’immiscer dans ma vie pour donner un sens à la sienne.


Quel apaisement d’entendre que l’on ne peut pas contrôler l’alcoolique, qu’il est malade. Que l’on ne peut rien pour lui… Mais beaucoup pour soi et, notamment sortir de la codépendance. Consumée par les problèmes de quelqu’un d’autre, on a été incapable de prendre soin de soi. Quel soulagement aussi de parler aux autres sans honte. On accepte enfin la filiation, fille d’alcoolique pour le meilleur et pour le pire. »




Un besoin de subvertir le réel que je ne supportais pas


Eric, 49 ans, libraire : « J’ai commencé à boire, à ingérer et à “sniffer” de nombreuses substances à 16 ans. Tout y est passé  : LSD, cocaïne, peyotl (1), médicaments que je détournais de leur emploi et jusqu’à sept litres d’alcool par jour, sous forme de scotch, vodka, bière, vin ou même d’alcool à 90° “allongé” de jus d’oranges ! J’arrêtais de temps en temps sans aide. Et je rechutais. » Il cesse, en effet, de boire quelques mois, parfois une année, à la faveur d’une rencontre sentimentale ou face à des problèmes de santé comme d’importants maux de tête ou des nausées à répétition.

Les raisons qui l’ont poussé à cette consommation effrénée ?

« Une faiblesse d’âme », répond-il. Et il ajoute : « Un besoin de subvertir le réel que je ne supportais pas ». Si on pousse un peu plus avant les investigations, apparaît une famille, selon ses mots, « dysfonctionnelle », ainsi qu’un père qui ingurgitait des quantités d’alcool suffisamment importantes pour emmener son fils casser des vitres la nuit et voler ce qu’ils trouvaient. À sa « décharge » encore, un grand-père et un arrière-grand-père paternels alcooliques, une grand-mère maternelle « picolant » pas mal et une arrière-grand-mère maternelle éthéromane (2), qui en est morte. Une victoire toutefois : le père réussit au bout d’environ trente années de cette dépendance à se sevrer.


À 22 ans, Eric rencontre la future mère de son premier enfant, qui supporte ses « frasques et ses fantaisies ». Puis, il fait la connaissance de celle de ses deux autres enfants qui, avec une mère alcoolique, a décidé de ne pas boire et qui adopte le comportement de l’« infirmière ». Avec elle, il arrête quelque temps sa consommation, puis reprend. « C’est la seule fille à qui j’ai “mis une beigne”, parce qu’elle me traitait de “moins que rien” alors que j’avais “sifflé” deux cocktails. » Un jour, elle lui annonce : « Je veux que tu t‘en ailles. Ton alcool, ce n’est plus mon problème. » Il a une semaine devant lui pour se reloger. Il décide alors de prendre des contacts pour se soigner, pour cesser de boire. Il consulte un généraliste – travaillant avec Catherine Dolto –, qui lui prescrit à la fois des vitamines pour le « regonfler », des médicaments pour une forme bénigne d’épilepsie ainsi que des anti-convulsivants (ou barbituriques) pour cause de « hauts et de bas ». À l’arrêt de la boisson, il fume jusqu’à quatre-vingts cigarettes par jour. Résultat : Embolie pulmonaire. Il rencontre également un psychiatre – qu’il voit toujours aujourd’hui – qui ne lui prescrit aucun médicament et avec lequel il parle de la vie. « Ce n’est qu’à 36 ans que j’ai posé mon verre », raconte Eric, abstinent depuis treize ans. Il s’en va alors « déposer ses valises » chez les Alcooliques Anonymes (AA), deux jours après avoir décidé de se sevrer. « C’est la première fois que je pouvais m’identifier à quelqu’un : la bourgeoise du XVIe alcoolique, c’était ma jumelle, le chef d’entreprise “pochtron”, mon sosie. » Il se rend aux réunions des AA environ une fois par semaine. Il confie que la fréquentation de cette association lui a apporté une « abstinence confortable » et lui a permis de rencontrer la plupart de ses meilleurs amis d’aujourd’hui. « Après ma rupture d’avec ma seconde compagne, je me suis posé un certain nombre de questions. J’ai beaucoup lu et en particulier les textes édités par Al-Anon- Alateen (3), comme “Al-Anon, un jour à la fois”, sur l’importance de procéder par étapes. Et puis j’en suis arrivé à la conclusion que seule une femme ayant eu la même dépendance que moi pouvait me comprendre vraiment. » Quelques années plus tard, il la rencontre ; elle est abstinente depuis huit ans et devient la mère de ses deux derniers enfants.


Il a interrompu toute consommation d’alcool depuis treize ans. « Je sais que si je rechute, j’ingurgiterai ce que je n’ai pas bu durant toutes ces années et que je n’aurai, devant moi, pas plus de deux mois à vivre », affirme-t-il. De plus, il mange bio, pratique régulièrement des jeûnes et s’intéresse de près à la spiritualité. Il continue à se rendre aux réunions des Alcooliques Anonymes : « Pour me souvenir que j’ai ce problème-là. J’ai à donner à ceux qui viennent aujourd’hui mais eux aussi ont des choses à me transmettre. Et puis voir une “nénette” avec un œil au beurre noir, ça me permet de me rappeler d’où je viens. »



Source : limpatient.wordpress.com


Rédigé le 04/06/2008 à 12:11 modifié le 16/07/2009


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