Lors d’un voyage dans le nord-est de la Thaïlande, mon intérêt pour la méditation m’a amené à découvrir la pratique du yoga. Le hasard, en effet, m’a conduit à une séance de méditation où j’ai rencontré Pancho qui organisait dès le lendemain un stage intensif de yoga de sept jours. Près de neuf heures de cours quotidiens pendant lesquels il propose de découvrir une approche globale du yoga : la pratique corporelle mais également psychique et spirituelle. Il me reste justement une semaine de vacances, sans aucun projet prédéfini, je me lance dans l’aventure. Je plonge dans les exercices physiques, respiratoires et méditatifs, mais également dans une autre re- présentation de la réalité. Lorsque certaines descriptions me semblent plus éloignées de moi, je me les approprie en les utilisant comme des métaphores (je ne cherche pas, par exemple, à savoir si je « crois » en l’idée des chakras, mais j’observe plutôt ce que cette représentation a comme effet dans mon expérience).
Cette discipline, issue d’une école de philosophie indienne, est en effet bien plus globale que les assouplissements physiques qui sont parfois pratiqués isolément en Occident. Elle repose avant tout sur un code éthique portant sur les inter- actions sociales (telles que la non-violence, l’absence d’avarice...) et sur des règles orientant l’attitude à avoir envers soi- même (le contentement, la culture de l’effort...). La pratique corporelle des postures, appelées « asanas », est l’étape suivante, qui cherche à trouver le calme dans le mouvement. Des pratiques plus intérieures sont ensuite développées : le pranayama, constitué d’exercices de respiration, et la méditation. Pancho décrit que l’objectif du yoga est une réharmonisation permettant de « s’aligner avec le flow ». Il prend l’image d’un orchestre qui avant de jouer ensemble a besoin d’accorder chacun des instruments afin qu’il n’y ait pas de « dissonances ». Cette pratique permettrait donc à la personne de mieux s’accorder à ce qui l’entoure en vue d’une meilleure harmonie.
Pancho propose une séquence d’asanas que nous pratiquons matin et soir. Cette série de postures, identiques chaque jour, est travaillée en harmonisant le mouvement au rythme de la respiration. Toute la con- centration se porte sur cette respiration qui doit être ample, lente et régulière, et sur le mouvement même, en portant attention à l’alignement corporel et à la fluidité des transitions entre les postures. L’esprit, que Pancho compare à un singe agité, peut alors être canalisé par ces tâches précises. Il s’agit d’être entièrement attentif pour ne pas laisser le corps éviter les zones d’inconfort. Pancho parle de « séduire le corps par une douce insistance » : sentir notre limite pour chaque geste et rester juste un peu en deçà de cette limite afin qu’il reste suffisamment confortable.
La façon dont le corps se met spontanément en mouvement est influencée par l’histoire du sujet. Des habitudes corporelles se sont installées et amènent à une hypertonie de certains muscles, plus sollicités, et une hypotonie d’autres muscles qui ne sont plus utilisés. Lors de la pratique des asanas, on cherche à déconditionner ces habitudes. L’approche est psychosomatique : en agissant sur les résistances physiques, on cherche à avoir une action sur les résistances psychiques qui leur sont associées. C’est tant l’esprit que le corps que l’on vise à assouplir.
Pancho utilise l’image d’un homme qui serait dans le cerveau, aux commandes du tonus de chaque muscle et qui, distrait par les traumatismes vécus par le sujet, se tromperait dans les réglages. Alors que je cherchais à me détendre dans l’une des positions particulièrement difficiles pour moi, j’ai utilisé cette métaphore et imaginé que cet homme modifiait le réglage pour permettre aux muscles tendus de se relaxer. J’ai été étonnée de sentir l’effet corporel, avec un changement net de la tension musculaire, mais surtout l’effet émotionnel. Des larmes coulaient sur mes joues, avec un sentiment de profond soulagement. La sensation de quelque chose qui se dé- nouait, tant physiquement que psychiquement, sans avoir à y associer aucune pensée. Une impression très proche de ce qui peut se passer lors des séances d’hypnose, où l’on accepte que le changement puisse avoir lieu à un niveau sensoriel et émotionnel sans pour autant y associer une représentation mentale.
Lire la suite
Cette discipline, issue d’une école de philosophie indienne, est en effet bien plus globale que les assouplissements physiques qui sont parfois pratiqués isolément en Occident. Elle repose avant tout sur un code éthique portant sur les inter- actions sociales (telles que la non-violence, l’absence d’avarice...) et sur des règles orientant l’attitude à avoir envers soi- même (le contentement, la culture de l’effort...). La pratique corporelle des postures, appelées « asanas », est l’étape suivante, qui cherche à trouver le calme dans le mouvement. Des pratiques plus intérieures sont ensuite développées : le pranayama, constitué d’exercices de respiration, et la méditation. Pancho décrit que l’objectif du yoga est une réharmonisation permettant de « s’aligner avec le flow ». Il prend l’image d’un orchestre qui avant de jouer ensemble a besoin d’accorder chacun des instruments afin qu’il n’y ait pas de « dissonances ». Cette pratique permettrait donc à la personne de mieux s’accorder à ce qui l’entoure en vue d’une meilleure harmonie.
Pancho propose une séquence d’asanas que nous pratiquons matin et soir. Cette série de postures, identiques chaque jour, est travaillée en harmonisant le mouvement au rythme de la respiration. Toute la con- centration se porte sur cette respiration qui doit être ample, lente et régulière, et sur le mouvement même, en portant attention à l’alignement corporel et à la fluidité des transitions entre les postures. L’esprit, que Pancho compare à un singe agité, peut alors être canalisé par ces tâches précises. Il s’agit d’être entièrement attentif pour ne pas laisser le corps éviter les zones d’inconfort. Pancho parle de « séduire le corps par une douce insistance » : sentir notre limite pour chaque geste et rester juste un peu en deçà de cette limite afin qu’il reste suffisamment confortable.
La façon dont le corps se met spontanément en mouvement est influencée par l’histoire du sujet. Des habitudes corporelles se sont installées et amènent à une hypertonie de certains muscles, plus sollicités, et une hypotonie d’autres muscles qui ne sont plus utilisés. Lors de la pratique des asanas, on cherche à déconditionner ces habitudes. L’approche est psychosomatique : en agissant sur les résistances physiques, on cherche à avoir une action sur les résistances psychiques qui leur sont associées. C’est tant l’esprit que le corps que l’on vise à assouplir.
Pancho utilise l’image d’un homme qui serait dans le cerveau, aux commandes du tonus de chaque muscle et qui, distrait par les traumatismes vécus par le sujet, se tromperait dans les réglages. Alors que je cherchais à me détendre dans l’une des positions particulièrement difficiles pour moi, j’ai utilisé cette métaphore et imaginé que cet homme modifiait le réglage pour permettre aux muscles tendus de se relaxer. J’ai été étonnée de sentir l’effet corporel, avec un changement net de la tension musculaire, mais surtout l’effet émotionnel. Des larmes coulaient sur mes joues, avec un sentiment de profond soulagement. La sensation de quelque chose qui se dé- nouait, tant physiquement que psychiquement, sans avoir à y associer aucune pensée. Une impression très proche de ce qui peut se passer lors des séances d’hypnose, où l’on accepte que le changement puisse avoir lieu à un niveau sensoriel et émotionnel sans pour autant y associer une représentation mentale.
Lire la suite
Le chanteur sans voix. Revue Hypnose et Thérapies Brèves 69.
Formation à Paris
Formation à Paris
